France-Soir
A l'issue d'une énième tournée du secrétaire d'État Antony Blinken au Moyen-Orient, un nouveau cycle peu prometteur de négociations entre Israël et ses médiateurs avec le Hamas est prévu pour cette fin de semaine au Caire, en Egypte. Les deux parties campent sur leurs positions, malgré les appels à un cessez-le-feu à Gaza. Benjamin Netanyahou entend "atteindre tous les objectifs de la guerre" au moment où les opérations israéliennes dans l'enclave palestinienne se poursuivent. Le Hamas exige une trêve de six semaines accompagnée du retrait israélien de la bande de Gaza.
Tsahal poursuit ses opérations dans le sud, particulièrement dans les secteurs de Rafah et de Khan Younes, où l'armée a annoncé avoir retrouvé le corps de six hommes, enlevés par des commandos du Hamas lors de l'attaque en octobre 2023. Elle a affirmé jeudi avoir démantelé, dans ces zones ainsi qu'à Dar al-Balah (centre) des "dizaines de sites d'infrastructures" et d'avoir éliminé "plus de 50" combattants du mouvement palestiniens.
40 265 morts depuis le début de la guerre
Mercredi, au moins 27 Gazaouis ont péri dans des bombardements israéliens, dont trois dans une frappe sur une école abritant des déplacés à Gaza-ville (nord), selon la Défense civile. Tsahal, qui a ciblé de nombreuses écoles ces dernières semaines, a encore accusé le Hamas de cacher une base dans l'établissement.
La même source a fait état de bombardements dans les camps de Nuseirat et de Maghazi au centre de Gaza, tandis que des affrontements entre les forces israéliennes et les combattants du Hamas ont été rapportés depuis Gaza City.
Le ministère gazaoui de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi un nouveau bilan de 40 265 morts depuis le début de la guerre avec Israël. "Au moins 42 personnes ont été tuées et 163 blessées ces dernières 24 heures, indique-t-on. Les mêmes autorités sanitaires accusent Tsahal d'avoir "commis 4 massacres contre des familles dans la bande de Gaza".
Le ministère a par ailleurs souligné que "plusieurs victimes sont toujours sous les décombres et sur les routes, et que les ambulances et les équipes de la protection civile ne peuvent pas les atteindre". De l'autre côté de la frontière, en Cisjordanie occupée, le ministère palestinien de la Santé annonce que trois Palestiniens ont été tués dans un camp de réfugiés. L'armée israélienne indique avoir "frappé plusieurs terroristes armés dans un raid aérien".
"Lors d'une opération de contre-terrorisme à Tulkarem, un avion de l'armée de l'air a frappé plusieurs terroristes armés" tandis que des soldats au sol ont "localisé des bombes plantées sur des routes", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.
Toujours en Cisjordanie occupée, la police et le renseignement israéliens ont annoncé hier l'arrestation de quatre personnes soupçonnées d'"implication dans des incidents terroristes contre des Palestiniens" lors d'une descente meurtrière sur le village de Jit il y a une semaine. "Cela a été un incident terroriste grave avec des incendies de bâtiments et de véhicules ainsi que des jets de pierres et de cocktails Molotov. En outre, un Palestinien a été tué et un autre blessé", indiquent-ils dans un communiqué.
Nouveau round de négociations attendu
De nouvelles discussions sur un cessez-le-feu à Gaza sont attendues au Caire cette semaine entre Israël et les médiateurs américains, qatari et égyptien. Celles-ci devraient intervenir après la nouvelle tournée, tout aussi infructueuse que les précédentes, du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans la région.
Dans un échange mercredi soir avec le Premier ministre israélien, le président américain Joe Biden a "souligné l'urgence de finaliser un accord sur un cessez-le-feu et une libération des otages". Mais Benjamin Netanyahou campe sur sa position, à savoir "atteindre tous les objectifs de la guerre". Parmi ceux-ci figurent, depuis plusieurs semaines, la "sécurisation de la frontière sud" du territoire palestinien. Il est question du contrôle du corridor de Philadelphie, qui sépare l'Egypte de Gaza.
La revendication suscite d'ailleurs l'ire du Caire et le Hamas la rejette catégoriquement. Le mouvement a accusé Washington d'avoir intégré cette exigence israélienne dans sa dernière proposition, sans que les details ne soient divulgués au public. Le Hamas plaide de son côté pour la mise en œuvre, en l'état, d'un plan annoncé le 31 mai par Joe Biden. Celui-ci prévoit une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages enlevés le 7 octobre, puis, dans une deuxième phase, un retrait total israélien du territoire.
Mais Washington s'active à convaincre les deux parties pour éviter surtout un embrasement au Moyen-Orient, suite aux menaces de l'Iran et de ses alliés, le Hezbollah libanais à leur tête, de riposter à l'assassinat du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh le 31 juillet à Téhéran.